Dans l'atmosphère vibrante de l'île Maurice, une célébration extraordinaire prend place : Thaipoosam Cavadee. C'est un festival qui embrase les cœurs des fidèles, remplissant l'air d'une énergie spirituelle et d'une dévotion contagieuse.
Les origines de cette fête
Originaire du sud de l'Inde, le Thaipoosam Cavadee est une célébration qui se déroule au dixième mois du calendrier Tamoul. Cette fête vénère le Dieu Muruga, le deuxième fils de Shiva, et est largement pratiquée par la communauté Tamoule à l'île Maurice. Considérée comme l'un des événements les plus spectaculaires de l'île, le Thaipoosam Cavadee marque la fin d'un carême de dix jours, pendant lequel les dévots se consacrent à la purification de l'âme, à la prière et à la pénitence.
Les préparatifs commencent bien avant le jour tant attendu. Les fidèles se rassemblent dans les temples, dans les maisons et dans les communautés, se préparant à honorer le Seigneur Muruga, le dieu de la guerre et de la sagesse. Les autels sont magnifiquement décorés, avec des fleurs chatoyantes, des guirlandes odorantes et des lumières éclatantes. Chaque détail est soigneusement arrangé pour rendre hommage à cette divinité bien-aimée.
Le déroulement
La journée commencera à 4 heures du matin, enveloppant les fidèles d'une atmosphère empreinte de spiritualité et de couleur. Les femmes revêtiront de magnifiques Saris fuchsia, tandis que les hommes arboreront fièrement un "Vesti", un vêtement couvrant les jambes porté lors des cérémonies religieuses. Après des chants de louanges dédiés au Dieu Muruga, les pèlerins prendront en main les Cavadees (un arc en forme de demi-lune décoré de fleurs, attaché à une tige de bambou, orné de feuilles, de fleurs et d'images saintes, représentant la présence bienveillante du dieu Muruga), magnifiques structures en bois, qu'ils porteront fièrement sur leurs épaules tout au long d'une procession solennelle. Le Cavadee est un symbole de dévotion et de sacrifice, porté sur les épaules des pèlerins avec amour et dévotion.
Dans un premier temps, ils se dirigeront vers une rivière locale pour s'immerger dans ses eaux purificatrices, symbolisant ainsi la purification de l'âme. La rivière d'Ebène, réputée et prisée, accueille chaque année les pèlerins avec bienveillance. Durant la procession, certains fidèles se transperceront la langue et les joues avec de délicates aiguilles en argent, un rituel sacré qui représente leur vœu de silence. En signe de dévotion, certaines fidèles se font transpercer le visage, la langue et le corps de "Vels" - de petites aiguilles en forme de lances. Ces aiguilles matérialisent leur vœu de silence, qu'ils observeront avec dévotion pendant toute la procession.
Tout au long de ce pèlerinage, des camions-citernes d'eau viendront rafraîchir les chemins et les pèlerins, atténuant ainsi les effets du soleil estival. Alors que les fidèles avanceront vers le temple, des chants et des danses traditionnelles viendront rythmer ce moment de dévotion intense. Après le rituel dans la rivière, la procession se poursuivra jusqu'au temple sacré, où les dévots verseront du lait sur l'image du Dieu Muruga, récitant des prières avec ferveur. Des offrandes telles que des noix de coco, des fruits, du riz et des fleurs seront également déposées aux pieds des divinités du temple, symbolisant l'amour et la gratitude des dévots.
Un bon repas bien mérité
Les Tamouls, et notamment les courageux qui auront porté le Cavadee, pourront rompre leur jeûne au coucher du soleil avec des délicieux repas que l’on retrouve
Une fois la cérémonie religieuse terminée, des repas pleins de saveurs et de couleurs sont servis, notamment le briani de légumes ou les « sept caris ». Ils sont idéalement servis sur une feuille de banane et ils se mangent traditionnellement avec les doigts.